Diagnostic Eco-Safe Surfing, part 6 : l’existence de zones non-réglementées est indispensable, mais en l’absence de contrôles, elles deviennent une zone de concurrence sauvage
- La zone non réglementée vient offrir aux écoles, auxquelles on a imposé un zonage restrictif (alors que la mobilité des bancs de sable impose un certain nomadisme à l’activité surf), un espace supplémentaire pour trouver le banc de sable adapté à l’activité.
Cette zone est fréquentée également par les écoles non autorisées en zone réglementée, notamment les écoles étrangères, qui ne sont pas soumises aux mêmes contraintes réglementaires que les Français, et enseignent avec des diplômes au rabais qui leur permettent de casser les prix et de constituer une concurrence déloyale.
En l’absence de contrôles fréquents sur cette population, il est possible à une personne non ou peu qualifiée de proposer des prestations d’enseignement sur le territoire français (à prix cassés), tandis que l’école française doit jongler avec tout un éventail de restrictions, procédures administratives, taxes et encombrement physique de cet espace, ce qui est foncièrement injuste.
Rappelons que cette zone est réglementée dans une tranche horaire limitée, entre 11h et 19h le plus généralement.
- Il y a des zones non réglementées mais également des périodes non réglementées :
Là aussi, hors période estivale, la majorité ou la totalité du trait de côte n’est plus surveillé, les activités n’y sont plus réglementées par les mairies. Ce qui constituait un atout devient un inconvénient du fait de la saturation du marché.
En effet, tout le territoire côtier devient libre d’accès et non réglementé, les éducateurs surf, en vertu de leur diplôme qualifiant, peuvent laisser libre cours à leur action pédagogique, sans contrainte aucune de zonage imposé. A travers divers rapports, les acteurs du tourisme aquitain encouragent ces écoles à développer leur activité hors saison et attirer ainsi les visiteurs à des périodes où traditionnellement, ils ne venaient pas sur la côte.
Hélas, là encore, la surmultiplication des écoles de surf fait que cette clientèle, moins nombreuse qu’en été, se trouve dispersée dans une myriade d’écoles de surf. Ainsi chaque école, au lieu de développer son activité, est-elle condamnée à vivoter du peu de clients qu’elle parvient à capter, trop d’acteurs se partageant le même gâteau.
Car en plus des écoles légitimées par les autorisations municipales estivales, peuvent exercer sur un espace non réglementé (donc libre d’accès à tous) les moniteurs français non autorisés l’été mais également tous les pseudo-moniteurs européens qui donnent des cours, avec ou sans carte professionnelle, avec ou sans lycra, avec ou sans ISA (diplôme international).
- L’écueil d’une sur-réglementation
Toutefois, Eco-Safe Surfing met en garde contre la tentation de sur-réglementer les plages : nous avons vu que des portions de plages échappaient à la réglementation des activités nautiques, de la baignade et du surf.
Si cela venait à changer, croyant faire barrage à la concurrence sauvage, les écoles déjà en place risqueraient de s’en trouver pénalisées elles-mêmes : en effet, ces temps et zones non réglementées leur permettent de faire fi des aléas de la météo, des variations de bancs de sable et de l’inconstance d’un milieu naturel qui ne concorde pas toujours avec l’attribution d’une plage à l’exclusion d’une autre.
Dans les activités de nature, il faut voir plus loin que le bout de la saison : en l’espace de quelques jours seulement, les bancs de sable peuvent disparaître et rendre l’enseignement du surf impossible.